« Ombrière ». Le mot va devenir familier de la transition énergétique. Et tout particulièrement du développement photovoltaïque. Capter les rayons du soleil pour procurer… de l’ombre et s’abriter de la pluie… C’est toute l’astuce de l’ombrière.
Celle du collège public Cousteau de Séné se présente sous la forme d’un portique de 30 mètres de long, de 10 mètres de large. Elle va servir de parking couvert pour les voitures. Mais aussi et surtout de petite centrale énergétique grâce aux panneaux solaires qui font office de toit.
La production de 115 000 kwh , représentant la consommation électrique de 30 maisons, sera en partie utilisée pour la salle omnisports de l’établissement et en partie injectée dans le réseau.
Solaire : rattraper le retard
Voilà comment on peut rendre une surface inerte en outil de production d’électricité renouvelable. Sans travaux compliqués. L’ombrière de Cousteau est réalisée en métal sur une assise de béton. Coût : 135 000 euros. Sur le plan réglementaire, les procédures sont allégées puisqu’il n’y a pas besoin d’autorisation spécifique en raison de l’impact mineur, visuel, sonore.
Le Morbihan a un gros retard en matière de production solaire – 1 % de la consommation énergétique seulement – malgré un bon potentiel en matière d’ensoleillement : le plus fort de Bretagne, avec plus 1 800 heures, juste derrière la région nantaise.
Trouver des surfaces
L’un des points clés de la stratégie nationale des dix prochaines années pour l’énergie et le climat, arrêtée en novembre 2018, est de doubler la capacité installée des énergies renouvelables électriques en 2028 par rapport à 2017.
L’enjeu est de trouver des surfaces pouvant recevoir des installations de production solaire sans empiéter sur les terres agricoles. Les collectivités publiques ont de grands bâtiments. Peu, toutefois, sont adaptés à supporter des panneaux photovoltaïques, en attendant les films producteurs sur toiture.
Les ombrières offrent une solution intéressante que Morbihan Energies va exploiter.
Les ombrières vont essaimer
Six autres projets sont ainsi en voie de réalisation, également sur des aires de stationnement et à destination d’équipements proches avec ou non injection des surplus : à Auray pour la piscine Alreo, à Belz pour la cantine scolaire et le CCAS, à Elven pour la salle de spectacles Le Carré d’Art, à Guégon pour la salle de sports, à Pluvigner pour l’école, la cantine et la salle municipale, à Vannes pour la piscine de Kercado.
Le solaire est devenu compétitif. Le coût de revient pour ces installations se situe entre 7 et 10 centimes le Kwh. C’est-à-dire une fois toutes les taxes appliquées un prix comparable à celui du nucléaire.
D’autant que la production est au rendez-vous : la station en autoconsommation collective de Pénestin, créée avec Morbihan Energies, a dépassé en neuf mois l’objectif annuel de 41 000 kwh avec 44 000 kwh.