1 % de l’électricité consommée dans le Morbihan provient du solaire. La nouvelle centrale photovoltaïque de Sarzeau montre comment, en partenariat, nos structures locales peuvent monter un projet de production d’énergie.
Pour 2030, 40 % de l’électricité française devra être fournie par les énergies renouvelables, les émissions de gaz à effet de serre devront être en diminution de 40 % et la part du nucléaire devra être ramenée de 70 à 50 %. Ces objectifs de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte ont été rappelés par le préfet, Raymond Le Deun, lundi 25 juin, à Sarzeau, où l’on inaugurait un chantier d’importance en production solaire. 455 m2 de panneaux photovoltaïques ont été posés en toiture du centre technique municipal de Kergroës.
Le maire, David Lappartient, a indiqué que la centrale avait été prévue au lancement du projet du nouveau bâtiment, conçu spécialement plein sud, il y a trois ans. Mais il avait fallu en différer la réalisation pour des raisons financières. Cette fois avec le soutien de Morbihan Energies qui porte l’investissement et a réalisé les études, Sarzeau va pouvoir capter un ensoleillement généreux en presqu’île de Rhuys.
La centrale de 82 Kwcrête assurera une production de 95.000kw/h par an : la consommation annuelle hors chauffage de 30 foyers. Un contrat de rachat a été passé avec EDF au prix de 11,20 centimes. Commune et Morbihan Energies se partageront les gains financiers. L’électricité sera utilisée localement. Une telle centrale revient à mettre une énergie renouvelable au plus près des lieux de consommation. Intéressant, en plus, dans une commune touristique et membre du Parc naturel régional du golfe du Morbihan, où le plein rayonnement solaire concorde avec un surcroît de population estivale.
Une manière aussi pour Morbihan Energies de montrer comment les collectivités locales peuvent aider à appuyer sur l’accélérateur. « 1 % de l’électricité consommée dans le département provient du solaire alors que la part de l’éolien est de 13 % », a fait observer Jo Brohan, président. « Nous avons une énorme possibilité de progression », a-t-il ajouté.
Mais cela ne va pas sans difficultés. Tous les bâtiments publics sont loin d’être adaptés au photovoltaïque. Sur 60 projets envisagés aux côtés de collectivités, 30 sont en cours de réalisation. Jo Brohan a annoncé que des projets privés pourront être portés par Morbihan Energies, qui étudie aussi la possibilité de mener « des projets ambitieux de photovoltaïque au sol ».
Raymond Le Deun a assuré du soutien financier de la préfecture, à travers le Fonds d’investissement local sur lequel 33 % des crédits seront consacrés à la transition énergétique, soit la somme de 8 à 9 millions pour le Morbihan.
« On a du retard sur l’énergie solaire », a indiqué le préfet. Encore faut-il lever des incohérences. David Lappartient a rappelé que sur sa commune deux projets d’installation de centrales solaires sur l’ancien site d’enfouissement de déchets de la Lande du Matz et l’ancienne carrière Lamotte sont empêchés à cause de la loi littoral. Ces sites, plus un troisième à Theix, n’étant pas en continuité urbaine, donc inexploitables. « L’amendement sur la loi littoral aurait permis de débloquer la situation. Mais il a été retiré », a-t-il déploré.