À Surzur, de l’électricité locale en mode partagé pour 130 consomm’acteurs
L’autoconsommation collective est aujourd’hui une réalité dans le Morbihan, devenu l’un des départements français les plus en avance dans ces opérations de partage d’électricité verte à l’échelle locale. Parmi les plus grosses unités de production mises en service par Morbihan Énergies, en partenariat avec 14 communes ou intercommunalités, celle de Surzur produit 250 000 kWh par an au bénéfice de 130 consomm’acteurs voisins.
Le Trecher, c’est dans ce quartier sur la route de Sarzeau, que s’étirent les deux lignes de 712 panneaux photovoltaïques de la centrale de production électrique de Surzur. Une centrale posée sur une infrastructure au sol, en secteur d’habitat, sur une parcelle inutilisée non classée en zone agricole, mais maintenant reconvertie dans l’électro-pastoralisme, des moutons ayant été chargés d’assurer l’entretien du sol.
Le programme Partag’élec de Morbihan Énergies
L’unité, d’une puissance de 250 kWc, fournit de l’électricité via le réseau de distribution basse tension auprès de particuliers, professionnels, équipements communaux. En tout 130 consommateurs regroupés dans une structure commune et qui ont gardé leur fournisseur attitré pour la couverture totale de leurs besoins.
La station de Surzur est la plus importante, à la fois en puissance et en nombre de consommateurs, du programme Partag’élec. Ce programme, lancé en 2021 par Morbihan Énergies, développe des projets d’autoconsommation collective avec le soutien financier du Fonds européen de développement régional (Feder). Une initiative saluée par la venue d’Agnès Panier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et de Madame Marianne Laigneau , Présidente du directoire d’Enedis, en mai 2023.
De l’électricité revendue dans le voisinage
Quatorze communes ou intercommunalités dans le département ont pu ainsi grâce à Partag’élec bénéficier de cet apport énergétique en boucle locale. Il s’agit ici d’une importante évolution dans le paysage électrique français. Le texte législatif de 2017 sur l’autoconsommation collective (saisi dès 2018 par Morbihan Énergies pour lancer un premier projet expérimental à Pénestin), permet la revente de l’électricité à des tiers, dans un rayon de 2 kilomètres, extensible par dérogation à 20 kilomètres, et dans la limite de 3 mégawatts de production.
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Bon pour l’écologie et le portefeuille
« Le rôle de Morbihan Énergies dans l’opération de Surzur est un rôle de construction, de maintenance, de gestion et de valorisation en local de l’installation », souligne son président, Gwenn Le Nay. L’opérateur Enedis, mobilisé pour accompagner ces projets en France, a procédé à l’intégration de l’électricité dans le réseau basse tension. Les consommateurs, pour leur part, n’ont eu ni frais ni travaux. Grâce à une application spécifique, ils ont un état de leur consommation verte et de leur consommation classique, par remontée des données de leur compteur linky.
Des consommateurs, qualifiés aussi de consom’acteurs, dans la mesure où ils sont devenus acteurs d’un système décentralisé de production électrique dont la démarche écologique est devenue économiquement avantageuse dans le nouveau contexte énergétique. Même si cette fourniture électrique locale ne représente qu’une fraction de leurs besoins, l’électricité « made in Surzur » au prix de 0,064 euros le kWh (HT) garanti sur 20 ans devient intéressante pour le portefeuille.
Retrouver d'autres interviews vidéos sur l'autoconsommation collective à Surzur sur la page d'Enedis : "L’autoconsommation collective est-elle faite pour vous ?"