L’éclairage public au crible des rythmes et ressentis de la nuit

Cinq communes du Morbihan participent à une étude sur le ressenti de leurs habitants face à la nuit. Son objectif est de mieux cerner le rapport entre les rythmes et besoins nocturnes et la lumière artificielle en milieu urbanisé. Une notion jusqu’ici restée dans l’ombre mais pouvant être riche d’enseignements pour piloter l’éclairage public dans un objectif de sobriété et de protection de l’environnement. Morbihan Énergies coordonne cette mission.

L’éclairage public représente 41% de la facture électrique des collectivités en France, selon l’Ademe. Cette dépense en forte progression depuis la crise énergétique oblige à une réelle maîtrise des consommations.

Morbihan Énergies s’attache depuis plusieurs années à accompagner les territoires dans la rénovation de leur parc d’éclairage, en remplaçant, notamment, les équipements énergivores par la technologie led, dans le cadre de projets de réaménagement ou de programmes exceptionnels.

1000 horloges connectées pour les communes

Une autre phase de modernisation est, aujourd’hui, engagée à travers le déploiement de 1000 horloges connectées, avec l’appui financier de l’État (Fonds Vert). Les communes, qui en majorité éteignent tout ou partiellement leur éclairage, vont pouvoir, en s’appuyant sur ces horloges de commande à distance, rallumer en cas de nécessité : problème de sécurité, organisation d’une manifestation…

Les ambiances nocturnes en cartographie

Morbihan Énergies souhaite, aussi, apporter aux territoires un outil d’aide à la décision pour les aider à définir les secteurs qui sont à piloter, l’enjeu étant de localiser les lieux de la commune où il est pertinent de commander l’éclairage et pour quel usage de l’espace public.

Pour cela, Morbihan Énergies a pris l’attache du bureau d’étude « l’Observatoire de la Nuit », qui réalise, actuellement, à l’échelle des 249 communes du département, un Schéma de Cohérence des Ambiances Nocturnes (SCAN).

Ce travail vise à agréger dans un support cartographique numérique les données techniques du patrimoine éclairage public (emplacement, puissance, organisation du réseau,…) en même temps que les espaces urbains de la commune (sites scolaires, sportifs ou culturels, zones d’activités, axes structurants, espaces naturels).

L’intérêt : pouvoir mettre en cohérence le fonctionnement des équipements d’éclairage avec les rythmes nocturnes, très variés au sein d’une localité, avec les enjeux de sécurité ou encore la protection de la biodiversité (notion de trames noires).

Vu de nuit d'une partie du Pont Saint Christophe reliant Lorient & Lanester. Vue de la ville éclairée de nuit. Copyright : SDEL Atlantis

[ Illustration : Pont Saint-Christophe de nuit - © SDEL Atlantis ]

La Chaire Noz Breizh en action dans cinq communes

Morbihan Énergies est, également, engagé dans une réflexion sur les aspects plus sociétaux de l’éclairage public. Notre établissement est, en effet, associé depuis 2022 à la Chaire Noz Breizh, qui émane d’un partenariat entre l’Université Bretagne Sud et l’Université Bretagne Occidentale afin de développer une méthodologie d’études qualitatives de compréhension des pratiques, usages, représentations sociales de la nuit.

Cinq communes morbihannaises, représentatives des enjeux en termes d’éclairage nocturne ( Carnac, Crac’h, Guidel, Inzinzac-Lochrist, Séné ), ont été sélectionnées comme territoires d’expérimentation. Une équipe transdisciplinaire d’enseignants-chercheurs, d’ingénieurs d’étude et de stagiaires a pour mission d’y analyser vie et habitudes urbaines.

L’éclairage public, affaire de tous

Des habitants volontaires ont commencé à participer à des entretiens individuels sur leur ressenti quand ils se déplacent la nuit. L’occasion d’évoquer des questions comme les modulations ou la réduction d’éclairage, la présence de trames noires, la sécurité, l’esthétique urbaine… Mais aussi d’apporter des éléments de connaissance et une aide à la décision complémentaire pour les élus dans la définition de leur politique d’éclairage.

L’objectif de cette expérimentation est d’intégrer la question des ressentis de la population dans la démarche de sobriété énergétique et lumineuse des communes. L’éclairage public devenant l’affaire de tous !