L’Île-aux-Moines teste l’autopartage
L’Île-aux-Moines propose depuis août 2022 un petit pick-up électrique en autopartage. Premier bilan pour ce véhicule municipal qui permet aux habitants et associations d’assurer à prix réduit différentes courses sans nécessité de posséder une voiture : plus de 160 réservations en 10 mois.
On l’appelle le « desomin » traduction locale de « débrouillard ». Moyennant 2,50 euros l’heure hors saison et 5 euros en saison, cette camionnette blanche à plateau s’avère bien pratique pour transporter des objets encombrants. Propriété de la commune, elle stationne au centre technique municipal où après emploi elle se rebranche sur sa borne électrique.
« Le service fonctionne »
Sur ses 10 premiers mois, le « desomin » totalise 162 réservations, deux tiers par des particuliers, un tiers par la commune et les associations. Soit 400 heures d’utilisation et plus de 800 kilomètres parcourus. « Ce n’est pas extraordinaire mais ce point montre que le service s’est bien installé, qu’il fonctionne très correctement et devrait monter encore en puissance », souligne Jacques Bathiat, adjoint à la transition énergétique, à l’environnement et au cadre de vie.
L’Île-aux-Moines est ainsi la première commune du Morbihan à expérimenter l’auto-partage dernier kilomètre. Lorient Agglomération et Questembert Communauté se préparent également à ouvrir ce type de service, dont le principe repose sur l’optimisation des parcs automobiles des collectivités. Pourquoi ne pas en faire profiter les habitants ? Surtout si les voitures proposées sont 100 % électriques, comme le préconise Morbihan Énergies à l’origine de cette initiative lancée avec le soutien financier de l’Europe.
« On s’habitue vite »
Le dispositif retenu est celui de l’autopartage « en boucle », qui consiste à restituer le véhicule à son point de départ. La fourniture d’un code par SMS donne accès à une boîte de récupération des clés. Les réservations se font par l’intermédiaire du site internet « 456.bzh ». Le site, propriété de Morbihan Énergies, est géré par Clem, un acteur privé de « la mobilité écologique et inclusive ».
« Au départ, ça demande un peu de pratique, mais on s’habitue vite », témoigne Gilles Cohen, du comité des fêtes et de l’association maritime du Sinagot. « Le déplacement du matériel pour nos activités s’en trouve facilité et on est moins dépendant des autres. Personnellement, je m’en sers aussi pour aller à la déchetterie. Ca fait moins de voitures personnelles à circuler ».
Réduire la circulation
Alors que 30 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent du transport, Morbihan Énergies voit dans cet encouragement à l’autopartage un moyen pour les collectivités d’apporter leur contribution à réduire l’impact de la voiture sur le climat en rendant superflue la possession d’un second véhicule et en familiarisant les automobilistes à l’électricité.
« Entre les autorisations provisoires et permanentes, nous avons à l’Île-aux-Moines une présence de 200 véhicules. Notre pick-up partagé ne peut que contribuer à en réduire le nombre et à protéger notre environnement », confirme Jacques Bathiat.
D’autant que « desomin » carbure à l’électricité verte. Sa borne de recharge est l’un des équipements municipaux intégrés à la boucle locale d’autoconsommation collective alimentée par une ombrière photovoltaïque de 108 panneaux.