Production locale

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Faire émerger des boucles d’autoconsommation collective en énergie sur le territoire du Morbihan. Retour d’expérience de Morbihan Énergies, syndicat d’énergie de 249 communes et 10 intercommunalités.

Comment a émergé l’idée des boucles d’autoconsommation collective dans le Morbihan ?
Didier Arz, Directeur général des services de Morbihan Énergies, syndicat d’énergie du Morbihan : « Au tout départ, évidemment, on s'est inscrit dans une démarche on va dire qui était assez générale : c'est déjà de mettre des unités de production dans tous les territoires.

Rapidement, l'objectif a été d'aller plus loin parce que produire local c'est bien mais consommer local c'est encore mieux. Et donc, en 2018, avec les élus d'une commune du Morbihan, la commune de Pénestin, on s'est inscrit dans une logique de circuit court où on a mis en place une unité de production, une centrale photovoltaïque sur un centre technique et ensuite derrière on a valorisé l'électricité avec les entreprises de la zone d'activité. »

Quel rôle joue le syndicat Morbihan Énergies dans la réalisation des projets ?

« Morbihan Énergies a eu plusieurs rôles dans cette opération, tout d’abord en tant que producteur. Je dirais ensuite également en tant que coordonnateur, puisqu’en fait on joue le rôle principal et important de PMO puisqu'on est Personne Morale Organisatrice. Et c'est donc nous en fait qui allons assurer finalement la répartition de cette production locale entre tous les consommateurs qui font partie de cette boucle locale énergétique. »

Quelles ont été les étapes de la mise en place des boucles locales énergétiques ?

« On a déposé un dossier pour une opération de 14 boucles locales énergétiques à l'échelle du Morbihan. On a obtenu des financements européens dans le cadre du programme FEDER. Et dans ces opérations, on a retrouvé les rôles que je vous ai présentés tout à l'heure, à savoir le rôle de producteur, le rôle de coordonnateur et surtout ce rôle de personne morale organisatrice. Alors, ça nécessite plusieurs champ de compétences. Il y a un volet juridique qui est important parce qu'on parle beaucoup de technique quand on parle de production d'énergie renouvelable mais évidemment il faut consolider juridiquement le modèle, mettre en place les conventions avec les consommateurs. Alors, on a tendance même à les appeler les « consomm’acteurs » puisque quelque part, en quelque sorte les clients en fait produisent de l'énergie locale et intègrent totalement ce côté intermittent des énergies renouvelables. Et puis, on travaille bien évidemment avec des bureaux d'études qui vont nous accompagner pour définir ces clés de répartition entre les différents consommateurs. Et il y a un dernier volet que je ne vous ai pas cité d'ailleurs, qui est important aussi, c'est le volet administratif, la facturation. Puisque bien évidemment, le particulier ou l'entreprise ou la collectivité (parce qu'on peut avoir aussi dans notre périmètre d'autoconsommateurs des collectivités) va recevoir une facture de Morbihan Énergies. Et cette facture, bien évidemment, il faut être en capacité de la produire. »

Quels sont les avantages concrets que vous constatez depuis le lancement des projets ?

« D'abord le prix, parce que le fait de savoir que vous allez avoir une électricité qui va être à un prix constant pendant 20 ans, puisque c'est le cas, et que ce prix en question, entre le tarif d'utilisation de réseau et le prix de sortie de l'électron de la centrale, on va tourner de l'ordre de 10 à 12 centimes du kWh, et ce prix est garanti pendant 20 ans. Donc bien évidemment, économiquement, ça a du sens. On fait prendre conscience de la rareté de l'énergie auprès des consommateurs. Et deuxième chose, comme on le disait à l'instant, on a également une prise en compte de finalement de c'est pas parce que je produis enfin c'est pas parce que je consomme que j'ai les productions locales à ma disposition, parce que évidemment si je suis sur la prodction photovoltaïque et qu’il est 22h et que je veux vouloir lire un livre avec la lumière, ça va être un peu compliqué. Donc c'est pour ça qu'il y a toute cette logique finalement de gestion en fait finalement production consommation »

Les services publics en réseau avec la FNCCR.

Retrouvez les retours d’expérience des collectivités et syndicats adhérents sur www.fnccr.asso.fr, LinkedIn et territoires-audacieux.fr

Interview réalisée en juin 2024 – Congrès de la FNCCR

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L'énergie particip’active.

Depuis 2018, des communes et communautés de communes du Morbihan ont lancé sur leur territoire des opérations d'autoconsommation collective.

L'autoconsommation collective consiste à produire de l’électricité renouvelable pour en consommer soi-même une partie.

Le reste de l'électricité est injectée sur le réseau public de distribution, propriété de Morbihan Energies, et est consommée par les voisins. Tout est produit et consommé localement.

Avec Partag’élec, 350 consommateurs se sont rassemblés pour partager de l'électricité produite sur leur commune : des bâtiments publics, des particuliers, des professionnels et des bornes de recharge de véhicules électriques.

L'énergie solaire est privilégiée, source inépuisable, gratuite et non polluante, elle est facilement exploitable.

Morbihan Energies, l'unique producteur, installe des panneaux photovoltaïques de dernière génération sur des ombrières de parking, des trackers, des toitures et au sol.

Avec Partag'élec, l’autoconsommation change de dimension : d'individuelle elle devient collective. 15 acteurs publics s’engagent dans cette démarche de mutualisation.

Partag'élec permet de soutenir une initiative des territoires, et de consommer une énergie verte et locale.

Chacun à son échelle peut s’engager en faveur de la transition énergétique... et devenir consom'acteur !

Partagélec est financé par l’Europe avec le soutien de la Région Bretagne.

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Produire et consommer localement.

Jean-Pierre GOURDEN, Maire de Nostang :

« Il y a plusieurs mois déjà nous avons été sollicités par Morbihan Énergies pour l'installation d'un système d'énergie renouvelable sur notre territoire. Soit une ombrière, un panneau de toiture solaire aussi, ou un tracker.

Et finalement, le choix s'est porté sur le tracker que nous avons positionné auprès du siège de la BBO. C'est une vitrine aussi importante par rapport au territoire parce que nous sommes sur l'axe Quiberon-Lorient où il y a une fréquentation routière importante.

Le tracker a été financé en globalité par Morbihan Énergies à hauteur de 60 000 euros. Nous sommes en autoconsommation visée à 100 %. Avec quatre entreprises aussi de la zone artisanale de Bellevue, qui se trouve autour de la BBO, qui ont participé au projet.

Et la Communauté de Communes est très satisfaite du projet.

Le tracker qui se trouve derrière moi est d'une surface de 120 m² avec une production de 38 mégawatts qui suffit à l'autoconsommation de la BBO et des quatre entreprises que j'ai précitées auparavant. »

Pascal GUIBLIN, Maire de La Vraie-Croix :

« Nous sommes ici au centre technique municipal de la commune où on a décidé d’installer ce fameux tracker. Il a coûté environ 57 000 euros, il a été financé entièrement par Morbihan Énergies. Le tracker fourni la production de 48 000 kilowattheures par an. Cela équivaut environ à 15 foyers hors chauffage à l'année.

Pour y parvenir on a mis en place des réunions publiques accompagnées par Morbihan Énergies. On a fait trois réunions publiques. Plusieurs habitants sont venus à ces réunions et au final, on a 9 foyers qui ont décidé de participer à la consommation collective.

L'idée du projet c'est de produire de l'électricité localement mais surtout d'être consom’acteurs. C'était tout l'intérêt : d'avoir de la consommation sur notre territoire de l'électricité et pas seulement d'envoyer de l’électricité sur le réseau public mais d'avoir une propre consommation sur notre territoire.

Outre les habitants, nous avons 10 bâtiments communaux qui consomment cette électricité verte dont un bâtiment principal qui est la maison d'accueil des personnes âgées de la commune et donc on peut dire que 100 % de la production d'énergie sur notre commune est consommée localement. »